Douleur et Souffrance

On entend parfois dire que « la souffrance est inévitable » : « on n’a rien sans rien », « il faut souffrir pour être… », « la vie n’est pas simple », etc…

Cette conception de la vie a beau être partagée par un grand nombre de personne, il n’en reste pas moins que c’est peut-être une croyance à interroger.

Interrogez-vous :

Est-ce que cette croyance-là me parle : « la souffrance est inévitable » ?

C’est le genre de croyance qu’on hérite de nos éducations, dans lequel on baigne dans nos environnements sociaux, amicaux, familiaux, professionnels. Bref, c’est le genre de croyance presque inconsciente qui paradoxalement teinte notre regard sur le monde.

Souffrance et Douleur

Je vous invite à prendre l’exemple d’une femme qui accouche : la douleur est nécessaire pour faire naître son enfant. La souffrance, elle, est superflue.

La douleur serait un état lié aux changements. La douleur se traverse. Elle a par nature une durée définie dans le temps. La douleur permet de faire advenir quelque chose de nouveau. La femme en train d’accoucher sait que la douleur de l’enfantement est une douleur transformative.

Alors que la souffrance est une interprétation de la douleur. Elle peut même empêcher l’évolution car la souffrance est souvent coupée de son origine : on souffre alors que l’objet qui a fait naître cet état a peut-être disparu !

Hypothèse

Que la douleur soit morale ou physique, le processus paraît être assez similaire.

J’avance une hypothèse (je dis « hypothèse » car ce constat va au-delà de ma casquette de prof et de formatrice, je ne voudrai heurter personne) :

Une douleur chronique peut être intense. Elle devient souffrance quand la douleur affecte mon état psychique.

Dès lors la pratique du Yoga m’offre de riches perspectives !

Prenons un exemple sur le tapis :

La douleur provoquée par l’étirement des ischio-jambiers dans une posture telle que supta padangustasana. Si les muscles à l’arrière de mes cuisses sont trop raides, je peux :

  • Pester contre moi-même, ma raideur et éventuellement ma pathologie,
  • Pester contre la posture qui n’est vraiment pas confortable et dans laquelle rien ne se passe assez vite,
  • Pester contre la prof qui me propose cette posture idiote !
  • M’observer réagir, comme si je faisais la posture pour la première fois. Observer le corps, ses raideurs, ses limites et rester en contact avec lui. Observer avec respect, ce corps tel qu’il est.

Si l’exemple de l’étirement des ishio-jambiers reste un exemple assez inoffensif, nous avons toutes des expériences de douleurs à mettre en perspective pour savoir de quelle façon on réagit (se blâmer soi-même, blâmer l’univers, trouver un bouc-émissaire, apprendre à observer).

On ne peut rien changer à certaines douleurs. C’est notre condition humaine. Mais si l’on est impuissant à contrôler la douleur, personne ne peut nous forcer à souffrir. C’est une question de choix.

Et pour rattacher cette réflexion sur la douleur et la souffrance, je vous invite à relire les Yoga Sutras : II.16 : heyam duhkham anagatam : Le yoga nous propose de puissants outils pour travailler à prévenir la douleur future. 😊

C’est passionnant ! Voici ci-dessous un petit travail à faire sur vous-même pour appliquer concrètement les préceptes du yoga dans votre vie :

Tavaux pratiques Douleur/Souffrance :

– Faire la liste de 5 douleurs (moral ou physique), les plus saillantes chez moi,

– Associer à chaque douleur la souffrance qui peut en découler,

– S’interroger ensuite sur la part de ce qui est nécessaire (douleur) et de ce qui est superflue (la souffrance qui en découle et qui entretient mon sentiment d’impuissance).

Douleur et Souffrance

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