Sanskrit : indispensable ou superflu ?

Quand j’ai démarré les démarches pour approfondir ma pratique du yoga, je ne savais pas encore que j’allais devenir enseignante.En réalité, je suis enseignante depuis plus de 20 ans : j’avais enseigné le français et la littérature, en collège et lycée, à France, au Pérou, au Congo, dans des quartiers sensibles et dans des villes bourgeoises. L’enseignement, je connaissais. J’étais à l’époque formatrice en neurosciences des apprentissages à l’université et j’animais, sur des temps bénévoles, des ateliers de parentalité.Mais enseignante de yoga, je ne l’aurai vraiment pas parié ! C’est le maître qui m’a formée qui en a parlé à mon professeur qui m’a fait la demande :

Veux-tu être mon assistante cet été ? Tu m’assisteras pendant le stage et ainsi tu apprendras ?

Je me souviens que l’annonce avait sonné dans mon cœur comme un coup de foudre.Et c’était bien cela : un coup de foudre. De l’amour, quoi ! J’aime expliquer à mes filles que l’amour que je partage avec leur père c’est un habile mélange de curiosité sans fin pour l’autre, de l’opportunité pour les 2 personnes, de grandir, au contact de l’autre, en bonté et en sagesse.Cet amour-là est intime. Mais il est proche de mon coup de foudre pour le yoga et de la relation de curiosité, de joie et de bonheur que je peux éprouver à voir mes élèves progresser dans leur propre découverte de la discipline.Pendant ma formation initiale, je prenais des cours dans une petite salle de mon village (en plus des cours que je suivais dans le cadre de ma formation). Le professeur était une connaissance, nos enfants étaient scolarisés dans la même école et nous passions du temps, en fin d’après-midi à discuter paisiblement pendant que les enfants jouaient.Son yoga était très loin de celui de mon « coup de foudre ». Je le trouvais personnellement plus proche d’une activité sportive que d’une discipline de croissance personnelle, mais je pensais alors qu’il était essentiel, pour l’apprentie yogi que j’étais, de rester ouverte à d’autres formes de yoga.

Les KOSHAS et le ciel s’entrouvre !

Pourtant, un jour, toute existée d’avoir entendu parler des KOSHAS pour la première fois de ma vie, je l’interpelais, enthousiaste, pour qu’elle me donne son éclairage sur ce sujet passionnant (et si vaste !!!). La réponse qu’elle me fit ouvrit une large brèche qui est encore un vif sujet de méditation pour moi : « moi, les Koshas, me dit-elle, ça ne m’intéresse pas. Le sanskrit, tout s’est truc folklorique, ça ne m’intéresse pas. Je n’ai jamais été en Inde, je le revendique. Je fais un yoga d’ici, pas un truc bizarre. Et puis tout ce sanskrit, c’est snob au possible. »Tout était dit. Son yoga n’avait pas de racines. Elle revendiquait un yoga mélangé à la psychothérapie (qu’elle pratiquait en parallèle) et à la danse dont elle était issue.

Quel yoga pratiquons-nous ?

Depuis je repense souvent à cette conversation. Quel yoga pratiquons-nous ? Que savons-nous de son histoire ? Quelle part de tradition a-t-il ? Quelles compressions culturelles a-t-il subi ?Personnellement, j’ai été formée (et je suis encore) des instructeurs seniors qui se revendiquent de lignées clairement identifiées : par exemple, un de mes enseignants a été plus de 30 ans élève direct de BKS Iyengar. Le yoga que je pratique s’inscrit donc bien dans un yoga qui a des « origines ». Je ne pourrais imaginer pratiquer sans l’étude approfondi et passionnante des Yoga Sutra, par exemple !

Et vous, dites-moi : que vous évoquent les mots et concepts sanskrits ? Est-ce capital pour vous ?Si je vous dis KOSHAS ? GUNAS ? VRTTI ? PRAKRTI ? est-ce que ça vous parle ? Est-ce que votre pratique en est imprégnée ?Est-ce que vous mesurez l’importance de développer cet aspect de votre pratique personnelle et/ou professionnelle ?Je vous annonce tout de suite la couleur : je vais vous en parler 🙂

Sanskrit : indispensable ou superflu ?

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