Yoga Non Postural

Yoga Non Postural : d’où vient l’expression ?

A vrai dire, je dois l’expression « Yoga Non Postural » à mon partenaire de vie qui m’écoutant définir ma démarche et ma vision de la discipline m’a dit un jour : « en somme, tu pratiques un yoga non postural ». BING ! Il avait trouvé l’expression qui allait souvent se retrouver au centre de ma réflexion.Pourtant, je donne bien des cours de yoga, de la famille du Hatha Yoga, pour donner une idée peut-être plus précise de ma pratique. J’ai bien une salle que je dirige avec des cours collectifs et privés, des élèves (senior, prénatal, tous niveaux), des tapis et tous les accessoires qui vont avec (couverture, traversin, chaise, sangle, blocs, etc.).Alors quoi ? Une salle, des cours, des élèves et des tapis, il est bien question de « postural », non ?Dans l’expression « Yoga Non Postural », il n’est pas question de mettre de côté l’outil formidablement puissant et riche de la pratique corporelle.Monter sur mon tapis, jour après jour, m’aide à considérer mon corps non comme celui que je combats (par éducation, par trauma, par esprit de compétition, par vieillissement et maladie, etc…) mais bien à considérer mon corps comme un partenaire. Il me donne des informations sur là où je suis, aujourd’hui, émotionnellement, psychiquement, énergétiquement, spirituellement.La pratique du tapis, au-delà de l’entretien d’une certaine santé physique, me permet ainsi d’appréhender mon corps non comme une contrainte mais comme étant le véhicule de mon âme ; véhicule qui me conduit vers plus de conscience 😊

Iyengar écrivait : « Je me sers du corps pour discipliner l’esprit et atteindre l’âme. »

Pratiquer et rester vivante

Si on repense au tout premier cours de yoga de notre vie qui a fait « EURKA » et qui nous a lancé sur ce puissant chemin du yoga, on se rappelle qu’on a senti quelque chose de profondément puissant dans la stricte pratique posturale (alors même qu’on ne comprenait pas tout ce que le prof disait) ; comme une lumière qui émane du corps, une ouverture, une sensibilité plus aiguisée, comme des antennes qui permettent de se sentir plus vivante et d’avoir une perception plus fine de son environnement.Mais pratiquer comme cela n’est pas toujours évident. Rester engager dans sa pratique, rester « vivante » dans sa pratique n’est pas toujours évident. Il faut faire face aux obstacles du corps lui-même et faire face aux tendances d’un mental souvent trop éparpillé. Cela peut prendre des années avant que l’engagement dans la pratique ne se fasse, avec simplicité.Et puis internet propose une infinité de solutions pour développer notre pratique du yoga. Cela prend aussi du temps de choisir la direction qu’on veut suivre, la pratique qui nous correspond vraiment. C’est un peu comme jouer d’un instrument de musique : si je change d’instrument tous les 4 matins, le résultat ne sera pas le même que le jour où je m’engagerai à pratiquer sur 1 seul instrument et que je m’y tiendrais. Cette « spécialisation » m’offre des opportunités uniques pour développer mon potentiel !

BKS Iyengar disait : « Nous devons vivre pleinement avant de mourir. Nous devons générer suffisamment d’énergie pour réaliser tout notre potentiel. »

Donc pour revenir au « YOGA NON POSTURAL » il ne faut pas y entendre une approche simplement théorique. C’est bien par la pratique régulière, par l’itération que la compréhension grandit (Il ne faudrait pas d’ailleurs que la théorie parasite l’expérience de la pratique). Et c’est aussi par l’engagement dans une démarche cohérente et non dans une pratique « papillonnante » qui s’éparpille que le potentiel grandit.

Je me méfie des approches yogiques trop posturales 😉

J’avais lu un article marquant (hélas je n’ai pas noté la source) dont j’avais noté dans un de mes cahiers cette phrase très parlante :

« ce ne sont pas des professeurs de postures qu’il faut former mais des yogis ».

Les formations de yoga sont nombreuses aujourd’hui et souvent ultra rapides. Ce n’est pas parce que j’ai passé 2 fois 3h sur quelques sutras de Patanjali qu’on peut dire que je me suis vraiment imprégnée de ce texte fondateur. Et je vous laisse imaginer les répercutions : si le prof n’est pas solidement formé, que transmet-il à ses élèves ?YOGA NON POSTURAL part de ce constat et propose donc une approche soucieuse de la pluralité de la discipline. C’est une invitation à pratiquer un yoga qui n’est ni un sport, ni une discipline de bien-être mais qui, par l’étude, permet de travailler à notre croissance personnelle (humaine, éthique, spirituelle).Le chemin du yoga commence par la discipline (TAPAS), l’étude de soi, SVADHYAYA et la dévotion (ISHVARA PRANIDHANA)😊. Nous aurons certainement l’occasion de reparler de ce sutra (II,1 Yoga Sutra de Patnajali).

Yoga Non Postural

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