Yoga et bien-être

Notre époque est d’une richesse incroyable pour tenter de définir le Yoga. Que cherche-t-on lorsqu’on passe la porte d’une salle de yoga ?Le BIEN-ÊTRE en première place, est souvent associé au mot YOGA et pour ma part, je trouve cette notion importante à interroger.Le BIEN-ÊTRE est recherché et le Yoga est souvent présenté comme une bonne solution, facile et douce pour y accéder.

LES 1000 ET 1 ATTENTES DU YOGI

Lorsque j’observe les personnes qui franchissent les portes de ma salle pour la première fois, je vois bien qu’elles arrivent, attirées par :· la promesse d’un mieux-être (se détendre, se ressourcer, se recentrer),· le besoin d’une prise en charge pour la santé physique (améliorer la souplesse, réduire les problèmes d’insomnie ou de douleurs chroniques, etc.)· une aspiration spirituelle ou existentielle (« vivre en paix » par exemple).Pourtant, même si toutes ces raisons sont légitimes, ces personnes ne se doutent pas qu’elles retireront, sans doute, de leur pratique bien plus encore pour leur vie.

J’AIME / J’AIME PAS (ATTACHEMENT & AVERSION)

Au-delà de ce que le yoga permet classiquement de travailler (souplesse, musculature, bienfaits multiples par la régularité de la pratique, ouverture d’esprit, etc…), les pratiquants travaillent avant tout leur capacité d’observation.Par la pratique du yoga, le pratiquant est invité à observer ce qui le traverse (sensations, émotions, pensées) sans y réagir de façon réflexe.Cela veut dire : observer et laisser peu à peu tomber nos réflexes de « j’aime/j’aime pas » (attachement et aversion).Je deviens peu à peu attentif à ce qui se passe en moi ou autour de moi.Autrement dit, j’apprends peu à peu à cesser d’interpréter les évènements par les filtres de mes ATTACHEMENTS ou de mes AVERSIONS.Et à force de s’entraîner sur son tapis, le pratiquant apprend à appliquer les techniques hors du tapis, dans la vie de tous les jours.

OU EST LE BIEN-ETRE DANS TOUT CELA ?

J’imagine une personne qui a mal dans une articulation, peut-être à cause d’une blessure, d’une maladie, du vieillissement.Si je lui dis d’être « bien » ou d’être « en paix », cela va-t-il l’aider ? A priori, non. Cela va plutôt la faire fuir. On ne peut pas être dans le confort du bien-être ni dans la paix lorsqu’on a mal dans son corps ou dans sa tête.Mais lorsque j’ai mal – ou à n’importe quel moment agréable ou neutre – je peux m’entraîner à être attentif et présent.Et si j’ai suffisamment pratiqué, je pourrai certainement mettre à distance les réflexes d’ATTACHEMENTS ou d’AVERSIONS.

« Le détachement, écrit Bernard Bouanchaud dans un commentaire des Yoga Sutras (I.15), ce n’est pas se détacher des choses mais découvrir que les choses se détachent de soi. »

Voilà pourquoi, pour ma part, je ne pratique ni n’enseigne le « yoga du bien-être ».Dans une pratique du yoga, on n’a pas nécessairement besoin d’aller chercher le confort.En effet, selon mon état du jour, selon les évènements que je vis, la raideur ou pas de mon corps, l’agitation ou pas de mon esprit, mieux vaut simplement chercher à observer.

TRAVAUX PRATIQUES

Que faire d’une émotion qui monte et me prend littéralement à la gorge ?1. Ne rien en faire, tenter de ne pas la juger en cherchant à la ranger dans la case « bonne » ou « mauvaise ».2. Se concentrer sur le souffle. Rester avec le corps qui respire sans chercher à modifier la respiration. (Prendre une grande respiration est souvent un reflexe de l’ego qui cherche le contrôle).3. Poser son attention sur les sensations liées à la respiration (dans le ventre, dans le dos…partout 😊).Les sensations du corps sont toujours au présent. Elles me ramènent à moi avec ce que je suis aujourd’hui. Quand ma pensée se fige à nouveau, je la reconnais. Je décide volontairement de ne pas « l’alimenter » et je reviens à l’observation du souffle.

Et vous, qu’elle est votre position face à la notion de BIEN-ÊTRE dans votre pratique de yoga ?

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